Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
C'est moi qui l'ai Fée...
14 septembre 2007

Silencieuse Lorelei

Cent quarante pages plus tard, ce bouquin me plait terriblement, et cela me procure une drôle d'impression...
Je m'explique : les deux livres qui m'ont le plus touchée et emue ces derniers mois sont celui-ci et "Quand tu es parti" dont je vous parlais hier. Or ces deux livres décrivent à peu de choses près la même situation : la perte d'un être cher. Du coup, je me demande bien pourquoi je suis si touchée par ces disparitions...

En lisant hier soir, j'avais comme une boule au fond de la gorge.

Vraiment.

Certains passages sont réellement magnifiques. La narration de la demande en mariage que lui fait Paul. L'énumération des rêves de Lexy, qu'elle note tous les matins en se réveillant.

"Lexy me raconta ses rêves, ceux qui l'avaient le plus marquée, ceux qui revenaient encore de temps en temps et lui faisait suspendre son souffle. Elle m'en dressa toute une liste : elle m'offrit sa vie en kit. Elle traversait un sous-sol à quatre pattes. Elle assistait au démembrement d'un cheval qui, alors qu'il ne finissait plus par rester qu'un tas sanglant de barbaque, continuait de respirer, de vivre et de la regarder d'un seul oeil, un oeil immense. Elle donnait naissance à un enfant, mais sans l'intervention d'un père. Elle tombait d'une grande hauteur. Elle changeait tous les jours de nom. Elle plantait un jardin dans son lit et ne se réveillait que pour se retrouver empêtrée dans des roses gorgées de sève, des pâquerettes et les griffes de lierre. Elle errait dans un manoir, la bouche pleine de verre pilé. Elle allait en Angleterre à la nage, sous l'eau, sans jamais reprendre son souffle. Ses bras s'allongeaient démesurément alors que ses jambes raccourcissaient. Chez un glacier, elle commandait un parfum intitulé "Furie" : une glace d'un vert rougeâtre, au parfum froid, corsé, au goût de viande, qu'elle avait encore dans la bouche. Elle me raconta comment, une nuit, elle evait perdu, une à une, toutes ses dents et comment, en une autre occasion, elle avait eu la force de soulever un homme au-dessus de sa tête. Elle se mariait dans une cathédrâle dont les murs s'effondraient avant qu'elle ne puisse rejoindre son promis. Des chiens sauvages la pourcahssaient dans un champ. Elle était couverte, de la tête aux pieds, d'une effroyable irruption cutanée. Elle marchait pieds nus et, à son approche, l'herbe se dressait devant elle. Poursuivie, elle ne pouvait avancer. Tout un essaim de papillons atterrisaient sur son corps."


Dit comme cela, ça n'a l'air de rien.
Et pourtant moi, ça me bouleverse.

Publicité
Publicité
Commentaires
C'est moi qui l'ai Fée...
Publicité
Newsletter
Publicité